Surf et made in France : 6 questions à Marco Midrouillet, fondateur d’Oceneo
Marco Midrouillet a fondé Oceneo en 2022. Son but ? Recycler des combinaisons de surf usées en lunettes de soleil. Pour cela, il mise sur son savoir-faire et celui des professionnels du Bassin d’Arcachon. C’est sa manière de contribuer au développement du made in France et d’avoir un impact positif. Marco nous livre ici les difficultés rencontrées, sa passion du surf et de l’artisanat.
1. Comment as-tu eu le déclic de l’entrepreneuriat ?
J’ai toujours été intéressé par l’environnement. J’ai commencé par un cursus à l’Institut Supérieur de L’environnement de Versailles. Lors d’une alternance en Australie, j’ai partagé mon temps entre une mission sur l’érosion du littoral et des sessions de surf. Je me suis alors acheté une combinaison pour pratiquer. En l’espace de deux sessions, ma combinaison s’est déchirée. En revenant au magasin, le vendeur a jeté la combinaison, m’assurant que la réparation était bien plus chère que le rachat d’une neuve.
Ça a été le premier déclic de mon engagement.
2. Raconte-nous l’histoire d’Oceneo
J’ai commencé par créer une association qui organisait des ramassages de déchets sur les plages. A la fin de mes études, j’ai travaillé pour une entreprise assez polluante que j’ai rapidement quittée. En 2020 au moment du confinement, je me suis retrouvé à travailler dans le garage de mon beau-père sur le Bassin d’Arcachon. Des combinaisons de surf y trainaient.
C’est là que tout a commencé.
Quand j’ai créé l’association j’étais un peu utopiste. Je pensais que je pouvais sauver la planète mais au fil des années, je me suis rendu compte que ce n’était pas la bonne méthode.
Il faut cibler. Il faut se donner à fond en partant sur un seul produit : pour moi, c’était la combinaison de surf. J’ai alors mis deux ans pour trouver une technique pour la solidifier puis en faire des lunettes de soleil.
« L’entrepreneuriat, ça m’a appris la débrouille »
— Marco Midrouillet
J’ai commis d’énormes bêtises. J’ai réalisé plein de tests avec différentes machines, différents fournisseurs qui m’ont coûté très cher… En parallèle, j’ai travaillé 2 ans chez Basic-Fit pour financer toutes ces dépenses. L’entrepreneuriat, ça m’a appris la débrouille.
En juillet 2023, j’ai fait mes premiers tests de lunettes de soleil au festival Garorock.
Plus j’avançais, plus j’apprenais et plus je perfectionnais mes produits. Je travaillais beaucoup. Être entrepreneur c’est faire des choix, et j’avais fait celui de dédier mon temps à ce projet.
Sauf qu’un jour j’ai eu des vertiges et j’ai fini à l’hôpital. Je n’ai pas pu aller travailler pendant plusieurs mois. C’est à ce moment-là qu’Antonin (ndlr : Directeur marketing et communication d’Oceneo) est revenu d’Australie et a rejoint le projet. J’ai cru que je pouvais tout faire mais j’ai compris que c’était impossible.
Début 2024, on a de beaux projets qui se sont lancés : un reportage avec TF1 et une collaboration avec Quiksilver qui va se poursuivre en 2025. Chez Oceneo, on est en recherche et développement constant. On cherche à présent à diversifier nos produits (masque de ski par exemple). Depuis quelques mois, je suis accompagné par La Ruche au sein du programme Transition Nouvelle-Aquitaine.
3. De quelles manières ta passion pour le surf et le bassin d’Arcachon ont eu une influence sur le projet ?
Je suis surfeur, j’ai toujours été dans l’eau. D’origine croate, j’ai vu de mes yeux les fonds marins se dégrader dans mon pays. J’adore les sports de glisse. J’ai beaucoup surfé sur les côtes françaises et australiennes. Pratiquer le surf, c’est être dépendant des conditions extérieures, de la météo : si l’environnement part en vrille, tu ne peux plus surfer. Je voulais donc protéger cet environnement en recyclant des combinaisons. On a misé sur la vibe du surf. Demain, un surfeur pourra recycler sa propre combinaison en lunettes ou en d’autres produits.
4. Les lunettes sont entièrement fabriquées sur le Bassin d’Arcachon. Pourquoi avoir fait ce choix du made in France ?
Dès le début, j’ai commencé à travailler sur les principes de la RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) et du développement durable. J’ai toujours mis ça en avant. J’essaye de travailler avec des prestataires de service juste à côté de chez moi pour développer l’activité au niveau local car pour moi ce n’est pas logique de produire loin. J’ai rapidement fait appel à du personnel ESAT (Les Etablissements ou Services d’Aide par le Travail) sur le Bassin d’Arcachon car pour moi ça avait du sens. Je travaille aussi avec des couturiers indépendants sur le territoire.
« J’ai fait appel à du personnel ESAT sur le Bassin d’Arcachon car pour moi ça avait du sens »
— Marco Midrouillet
5. Tu as rejoins le programme Transition Nouvelle-Aquitaine de La Ruche®. Pourquoi avoir voulu être accompagné ?
J’ai voulu rejoindre ce programme pour professionnaliser mon projet, avoir un accompagnement plus complet et régional. J’avais besoin qu’on m’aide vraiment à faire tourner la boîte et à embaucher pour aller plus loin. Avoir une aide de 1500€ pour choisir une prestation à la carte et 25 heures de conseils avec des experts est vraiment précieux. Je peux faire appel aux professionnels dont j’ai vraiment besoin.
Aujourd’hui, je suis dans le creux, j’ai besoin de faire les bons choix et d’être accompagné. La Ruche tombe au bon moment. Les premiers séminaires étaient très intéressants, j’ai rencontré des entrepreneurs très cools, avec de l’expérience et qui montent des boîtes à impact positif comme moi. Je vois déjà les synergies possibles.
6. As-tu 3 conseils pour les entrepreneurs qui se lancent ?
Mon conseil numéro 1 c’est d’avoir une idée qui te fasse vibrer, qui te donne envie de te lever le matin.
Mon second conseil c’est de savoir faire preuve d’abnégation : ne jamais rien lâcher et savoir faire des sacrifices si tu veux vraiment que ton projet marche. Moi j’ai pris un autre job et je suis moins sorti par exemple.
Mon dernier conseil n’en est pas vraiment un : avoir un peu de chance. Je parle de ce petit coup de pouce que tu provoques en saisissant les opportunités.
Vous portez un projet à impact environnemental en Nouvelle-Aquitaine ?
Découvrez le programme Transition Nouvelle-Aquitaine ! Un programme de 9 mois pour développer votre entreprise. Au programme :
- Bénéficiez d’un accompagnement individuel pour avancer plus efficacement, vous aider à structurer votre changement d’échelle et développer votre stratégie de développement
- Profitez d’un espace de travail dédié à la Ruche® pour les temps collectifs du programme Transition avec votre promo d’entrepreneurs engagés
- Intégrez l’écosystème de La Ruche® avec les autres entrepreneurs lauréats, partenaires et coworkers
Pour en savoir plus, rendez-vous ici.
Intéressé par la prochaine édition ? Remplissez ce formulaire.
Nos derniers articles :
- Surf et made in France : 6 questions à Marco Midrouillet, fondateur d’Oceneo
- 4 conseils pour créer un pitch gagnant avec Panache
- Rencontre avec des entrepreneurs du programme French Tech Tremplin de La Ruche®
- Devenir une entreprise de l’ESS : guide pratique
- “Oser l’aventure “ le podcast de la Ruche Bordeaux