"(Re)tisser les liens sociaux" Interview d'Hélène Perraut, fondatrice de Nana Baïla

Hélène Perraut rêve depuis toute petite de créer un lieu de vie. Avec la clôture de sa campagne de crowdfunding il y a quelques jours, son projet Nana Baïla, un salon de thé café & concept store à Saint Nazaire, n’a jamais été aussi prêt de se réaliser. Au cours de son aventure entrepreneuriale, elle a été accompagnée par La Ruche dans le cadre du Parcours Créateurs Saint-Nazaire. On lui a posé quelques questions sur son projet, ses apprentissages et ses ambitions pour la suite !

Peux-tu te présenter brièvement et nous parler de la genèse de ton projet ? Quel a été le principal déclencheur pour lancer cette initiative ?

L’idée d’ouvrir un salon de thé café & Concept-Store dans le quartier prioritaire où je vis a débuté lorsque que moi-même je n’avais pas de lieu où sortir près de chez moi. J’ai depuis l’enfance toujours voulu créer un lieu de vie. En voulant m’installer sur la place Nadia Boulanger, je souhaite répondre à deux demandes. Dans un premier temps, avoir un lieu de vie. Dans un second temps, offrir un espace où les femmes se sentent à l’aise pour sortir. Et ce tout en proposant des produits locaux et de qualité en collaboration principale avec des femmes ou des ESAT. Pour créer le lieu de vie, il y a une programmation de concert, d’atelier et d’exposition à l’année.

L’élément déclencheur a été de vouloir lutter contre les préjugés sociaux et ouvrir les mentalités en impactant positivement un quartier prioritaire et en m’inspirant de lieux déjà existants. Je veux inspirer d’autres personnes à entreprendre. Et aussi (re)tisser les liens sociaux.

Comment a évolué ton projet depuis ses débuts ? Où en es-tu ?

Je suis actuellement à l’étape du montage administratif pour présenter prochainement mon projet aux banques et trouver un partenaire financier. Je suis également en lien avec France active pour une garantie bancaire. Le parcours a été très long à la suite de travaux qui ont pris du retard mais depuis quelques semaines, étape après étape, le projet prend forme et je perçois du concret.

Quels sont tes objectifs à court et moyen terme ?

A court terme, développer l’économie locale en créant des collaborations locales, impacter de façon positive la vie de quartier, devenir un acteur local qui propose un accueil de qualité.

Sur le long terme, d’ici quelques années, créer des postes inclusifs, se développer en s’implantant dans des lieux non exploités dans des secteurs urbains et ruraux qui demandent cette même offre et créer des projets similaires.

Tu as été sélectionnée pour le programme de La Ruche. Qu’est-ce que ce programme t'a apporté ?

Lors de mon premier jour à la Ruche, quand j’ai présenté mon projet, j’ai eu le sentiment pour une fois d’être prise au sérieux dans mes ambitions. Mon souhait de vouloir être accompagnée a été bénéfique, il m’a permis de me sentir légitime dans le monde de l’entrepreneuriat et dépasser cette idée qu’il faut avoir de gros moyens financiers pour créer. Il m’a aidé à structurer le projet de façon professionnelle.

Peux-tu partager un apprentissage clé acquis en tant qu'entrepreneur ?

J’ai appris qu’il fallait être patiente même si le résultat n’est pas toujours présent au début et que c’est à long terme qu’il faut prévoir les choses. L’erreur que j’ai fait pendant des années c’est de ne pas m’écouter et écouter mon entourage en me limitant dans ma carrière professionnelle. Ça m’a aussi fait découvrir que malgré les apparences, beaucoup de personnes sont présentes uniquement par intérêt, il faut donc rester focus sur ses objectifs.

En quoi ton projet contribue-t-il positivement à la société ou à l'environnement ?

Il montre que nous pouvons partir de zéro avec de la volonté de travail, de la persévérance, une bonne organisation et qu’avec un bon entourage nous pouvons dépasser nos propres croyances et cela peut permettre à d’autres personnes de franchir le cap. Le souhait de collaborer avec des fournisseurs locaux limite aussi l’empreinte carbone.

As-tu des actualités récentes à partager ?

J’ai mis en place un financement participatif pour m’aider à concrétiser le projet, je redoutais ce lancement car je n’étais pas à l’aise de demander de l’argent. L‘objectif a été atteint et ça m’a permis d’agrandir mon réseau et de faire connaître le projet !

Le mot de la fin ?

Merci de m’avoir dit que c’était possible !

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