Entrepreneurs et témoignages : retour sur le programmes d’accompagnement THSN
Les programmes d’accompagnement que proposent la Ruche sont structurés pour répondre aux besoins de publics les plus éloignés de l’emploi.
Entreprendre, c’est une aventure qui requiert des ressources, du temps et du soutien.
Et quand il est question de soutien pour pouvoir entreprendre, cela passe aussi par l’aide à la vie de famille et la garde d’enfants.
Les programmes d’accompagnement que proposent la Ruche sont structurés pour répondre aux besoins de publics les plus éloignés de l’emploi.
C’est pourquoi le programme Incubateurs THSN s’est associé à Gribouilli, un service de garde d’enfants flexible et individualisé. Retour sur le résultat de cette collaboration dans l’intérêt des parents réfugiés qui créent leur activité.
Fatma a la vingtaine, deux – merveilleux – enfants de cinq et six ans, et un projet d’artisanat à lancer. Originaire d’Afghanistan, elle veut concrétiser son son idée de boutique en ligne de décorations brodées d’inspiration florale “Fleurs de Soie”.
C’est lors de sa mission de Service Civique chez Unis-Cité qu’Océane, sa responsable, et Magdi, l’un des volontaires lui-même entrepreneur réfugié, lui parlent du programme d’accompagnement.
Incubateurs THSN est proposé par La Ruche, et il s’adapte aux publics bénéficiaires de la protection internationale pour donner à chacune et chacun la chance d’entreprendre. Pour Fatma, c’est l’avènement d’une grande réflexion et la prochaine étape après sept ans d’apprentissage en autodidacte.
“Au début […] je n’étais pas sûre de créer une entreprise. Mais j’ai quand même décidé de me lancer, et j’étais de plus en plus à l’aise et rassurée”.
En mai 2022, ayant conquis le jury par son travail et sa volonté, Fatma a désormais une place de lauréate au sein du programme Incubateurs The Human Safety Net (THSN) pour entrepreneurs réfugiés.
Heureuse de saisir sa chance, elle est dès le départ soutenue dans l’apprentissage de son français, sa posture d’entrepreneure, sa montée en compétences, et développe progressivement des liens avec les autres entrepreneurs qu’elle côtoie.
Cependant, tout n’est pas si simple : comment libérer du temps pour son projet ? Comment prioriser lorsque l’on est entrepreneure et mère ? Comment s’occuper de ses enfants en parallèle ?
Fatma n’est pas un cas isolé. Au fil des promotions, le programme Incubateurs THSN a accueilli progressivement plus de femmes, certaines avec un ou plusieurs enfants et d’autres responsabilités, ce qui peut rapidement devenir prenant lorsque l’on crée sa propre activité. Aujourd’hui, elles représentent 37 % des 180 entrepreneurs déjà accompagnés par le programme.
Faire garder ses enfants est – car c’est majoritairement les femmes qui en ont la charge – presque toujours un défi dans un contexte culturel et linguistique nouveau, voire totalement différent de ses habitudes.
“Au départ, c’était mon mari qui avait les enfants […] mais il a commencé à travailler le samedi. Il n’y avait plus personne pour garder mes fils. J’étais inquiète parce que les personnes que je connais ne peuvent pas les garder à ma place […] et j’ai peur que [mes fils] aussi, ils soient inquiets.”
Pour aider Fatma et les autres mères du programme, la Ruche et la fondation The Human Safety Net ont fait appel à l’association Gribouilli : un service de garde d’enfants en Île-de-France sous la forme d’un réseau de professionnels.
Le dialogue s’est sereinement et rapidement installé entre les équipes de Gribouilli., proactive et sensible aux caractéristiques des personnes accompagnées par le programme Incubateurs THSN
C’est ainsi que Fatma a fait la connaissance de Gladys Lévèque, responsable chez Gribouilli, et de la nouvelle nounou venue à son domicile pour s’occuper de ses garçons, afin qu’elle assiste aux séminaires entrepreneurs le weekend.
“La première rencontre, ils se sont montrés très gentils et compréhensifs avec les enfants.”.
Si Fatma a pris le temps d’expliquer à ses garçons l’arrivée d’une nouvelle personne pour les garder, c’est aussi pour se rassurer elle-même.
“Je sais que des fois c’est différent [la manière dont] je fais les choses avec mon mari, et l’école ou les activités. Je voulais être sûre qu’ils n’étaient pas confus.”
Les professionnels de Gribouilli ont également pris le temps d’apprendre à connaître les enfants, et surtout à rassurer leur mère. Une approche prudente, une disponibilité et une réactivité qui ont fini par mettre à l’aise Fatma :
“La première fois je les appelais pendant les ateliers de temps en temps. En fait, s’il y avait un souci ou que je n’étais pas sûre je pouvais parler à Gladys et ça se réglait très vite !”
Au terme de son accompagnement, Fatma n’a pas de regret.
“Je pense que j’aurai voulu que ce soit toujours la même nounou. Mais c’est pas grave, les enfants étaient toujours contents et sans crainte. Ils ont passé de bonnes journées.”
Côté projet, “Fleurs de Soie” prend forme, s’illustre sur les réseaux sociaux et attire des premiers clients. Le défi que Fatma s’est lancé est relevé, grâce à l’aide de Gribouilli.
“Je peux garder mes enfants à nouveau maintenant, et je recommande Gribouilli si vous en avez besoin, ils sont disponibles et c’est une bonne équipe.”
Un conseil que Fatma adresse aux autres réfugiés qui veulent monter leur propre entreprise et ont aussi une famille à élever.